Les Brumes
Appearances triptych | première partie
Installation performance
Présentation publique Décembre 2011 | Le Pad/Cie Nathalie Béasse Angers, avec le soutien technique du Cndc d'Angers
Le projet d'installation performance Les Brumes fait directement écho à la recherche menée avec la pièce Mugi, conçue quant à elle pour l'obscurité de l'espace théâtral, en explorant une figure instable et protéiforme du sujet en représentation. Ici, la pièce de jeu, par sa simplicité voire sa banalité, garde un lien fort avec l'extérieur, qui se trouve ici amplifié à l'extrême jusqu'à l'invasion. La masse implacable du brouillard de bord de rivière tout autant que le chaos hystérique de la fête foraine voisine s'immiscent littéralement jusque à l'intérieur des corps présents. Cette forme d'immersion dans la texture blanche du brouillard rend factuellement tangible la matérialité des espaces et leurs potentielles mutations, autant sur le plan visuel que sonore et tactile. Le recouvrement réel et symbolique du lieu opère à la façon d'une vertigineuse ouverture, suscitant désirs de recomposition d'un côté, et jouissance de la perte de l'autre. Par cette oblitération des éléments qui structurent la pensée de l'espace et des événements, peut s'ouvrir en effet une autre forme de récit, un hors-champ de la narration, à travers duquel surgit une forme d'entité plurielle, à la fois figure primitive et figure mythique, se jouant des strates qui la constituent et fabriquant par là-même une sorte d'archéologie in vivo.
Les brumes. Elles glissent, elles se logent, elles stagnent. En tous lieux. Elles habitent les espaces poétiques comme les plaines. Et si l’épaisseur soudaine de l’air réorganise notre perception, nous met aux aguets, alors quelque chose nous guette probablement là. Sans nom et sans cadre. Dans un hors-champ aux dimensions fantastiques.
Conception, mise en espace et performance : Aline Landreau | Regards extérieurs : Antoine Monzonis-Calvet et Delphine Perrin